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Aujourd'hui dimanche, des associations d'opposants
à la tauromachie ont organisé une
manifestation spectaculaire à Madrid. Ce ne sont pas
les premiers, ni les derniers. Que ce soit en Espagne ou en
France, comme dans les Landes (Magescq) le 7 mars, de
nombreuses voix réclament la disparition de la
torture et la mise à mort d'un animal, quel qu'il
soit. Notre société ne peut plus
tolérer la souffrance gratuite d'un être vivant
et sa mise à mort, pour la seule raison du spectacle
ou de la tradition.
Mais les défenseurs de cette pratique (est-ce
vraiment un art ?) ont besoin de montrer ou de voir des
hommes courageux devant la bête, que le public pourra
ovationner et même starifier. Dans ce cas, il faut
remplacer la tauromachie par la tauro-acrobatie. Dans
certaines régions de France, les courses de vachettes
sont l'occasion de montrer la dextérité de
certains "sauteurs" ou "écarteurs", des acrobates
bien entraînés. Mais on peut aller encore plus
loin.
En Crête, vers 1500 avant J.C., des jeunes hommes et
des jeunes filles se produisaient en spectacle, et
voltigeaient par dessus les cornes, les croupes et naseaux
des taureaux ! Dans ce cas, il n'est plus une bête,
mais un animal sacré ! Et aujourd'hui non seulement
il ne meurt pas à la fin du spectacle, mais le
taureau est un partenaire de voltige, où chaque
acrobate sait ce qu'il peut faire avec tel ou tel animal,
qui est bichonné comme une voiture de
compétition, et entraîné
régulièrement avec ses sauteurs
préférés. Il s'agit de symbiose
gymnique et de courage aussi, comme on en voit avec la
voltige à cheval. Et les filles comme les
garçons ont leur place dans ce sport, hommage
à la souplesse de la jeunesse et à la
puissance du bovin, car elles savent très bien
chuchoter à l'oreille de leur taureau. Le spectateur
est ravi, car il peut aduler ses champions, admirer la
beauté animale, s'enthousiasmer devant la prouesse
gymnique, vibrer devant le risque et l'accident, toujours
présents.
Les écoles de cirque et de voltige sont, à mon
avis, déjà prêtes à former ces
nouveaux dieux du stade et de l'arène, et les
élevages de taureaux prêts aussi à
fournir des étalons, qui auréolés de
leurs performances de spectacles deviennent des
reproducteurs cotés.
En ce début de XXI° siècle, la
tauromachie est moribonde : la tauro-acrobatie
va la remplacer !
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